Japon 2008 : Tokyo, Kyoto et Hakone

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Jeudi 1er mai : Fuji et fumée à Hakone

En France, c'est la fête du travail, mais ici c'est juste le travail tout court. J'évite les " bouchons " du métro en partant relativement tôt (de toute façon, c'est la Golden Week au Japon et bon nombre de japonais sont en congés également).
 
Le Shinkansen en gare de Kyoto
Le Shinkansen en gare de Kyoto

J'attrape le Shinkansen de 8h29 qui me dépose à Odawara. Les choses amusantes commencent… Je prends une ligne locale pour Hakone Yumoto (quasiment le métro, il en part toutes les 10 minutes). Puis j'ai l'impression de me retrouver à Chamonix, entre hordes de touristes et boutiques de souvenirs. Sympathique petite ville, dont je fais le tour à pied en quête d'un " Tourist information " que jamais je ne trouve. Je reviens à la gare : un plan de la région m'indique que mon hôtel est plutôt du côté d'une autre ville nommée Gora. Et c'est reparti pour un train qui n'est pas sans rappeller les petits trains de montagne à la française, avec culs de sac et changement de sens au milieu de la montagne. 40 minutes plus tard, j'arrive à Gora où… je prends un taxi.
 
Mais la marche à pied n'est pas terminée ! Ma chambre n'est pas prête et je dois attendre 15h, soit deux heures trente. Je laisse donc mon plus gros sac et je pars en balade : on m'indique un chemin à suivre pour rejoindre la station la plus proche du chemin de faire à crémaillère reliant Gora à Tozan. Je suis la route, mais je dois louper un panneau en japonais car je ne trouve rien et ça n'est qu'après un bon quart d'heure de montée bien pentue que j'arrive au terminus à Tozan (soit une station plus loin que prévu). Pas grave ! Au moins, je sais où je suis. Je prends le cable car (téléphérique) pour Owaku-Dani : dix minutes d'ascension et là, je me retrouve face à face avec le Mont Fuji, qui émerge de la brume. Magnifique ! A Owaku-Dani, je suis les hordes de touristes qui vont se faire cuire un œuf au soufre (vendus par six ! Ils ont le sens du business par ici) et qui n'ont pas de goût particulier (seule la couleur noire de leur coquille montre qu'ils ont quelque chose de différent). Balade parmi les fumeroles qui me rappellent les phénomènes géothermiques de Nouvelle-Zélande dix ans plus tôt.
 
Venir au Japon pour aller se faire cuire un oeuf...
Venir au Japon pour aller se faire cuire un oeuf... Tel est le destin de nombreux touristes !

Ca fume de partout ! Ca ne serait pas un peu volcanique par hasard ?
Ca fume de partout ! Ca ne serait pas un peu volcanique par hasard ?

Je poursuis ma route en téléphérique, non sans avoir acheté des chips à la patate douce, des crackers au riz et une pomme (une Fuji, bien sûr !) en guise de déjeuner. Fuji-San (nom utilisé par le japonais, qui l'appellent "Monsieur Fuji" pour marquer leur profond respect pour le vénérable volcan) disparaît peu à peu derrière le relief, au fur et à mesure que nous descendons vers le lac Ashi. Les bateaux utilisés pour la croisière sont des imitations (à moteur) de bateaux pirates. On est là encore en plein Disneyland.
 
Bateau de croisière à la Peter Pan
Bateau de croisière à la Peter Pan

La croisière est agréable est c'est en arrivant vers Hakone-Moto que nous apercevons à nouveau le cône enneigé.
 
L'imposante silhouette de Fuji-San
L'imposante silhouette de Fuji-San

Fuji-San veille sur moi : je tente ma chance dans un bureau de poste et je trouve enfin un distributeur de billets qui parle anglais. Je repars donc le portefeuille lourd et le cœur léger vers le sentier qui longe le lac, offrant de jolies vues vers le splendide Fuji-San. J'oblique vers la droite pour traverser la route et emprunter une allée boisée bordée de gigantesques cèdres : promenade agréable et arbres magnifiques. Mais l'heure tourne et je commence à fatiguer un peu. Plutôt que de me lancer dans de nouvelles recherches sur quel bus dans quelle direction en changeant à quel endroit… j'aperçois un taxi. Et hop, me voilà confortablement installé. Le chauffeur semble presque contemporain des cèdres que je viens de voir. Résultat : il ne conduit pas bien vite et je me laisse rapidement aller à une petite sieste réparatrice.
 
Ma chambre est prête… et ça valait le coup d'attendre ! J'avais lu 73 mètres carrés sur leur site, c'est bien ça. Et la déco : toute en harmonie et en élégance, je rêverais d'avoir un salon comme ça (pour ça, va falloir que je déménage, mon appart faisant vingt mètres carrés de moins que cette chambre).
 
L'imposante chambre au Hyatt Regency
L'imposante chambre au Hyatt Regency (imaginez le Spa...)

Je savoure un Canada Dry (je n'ai plus l'impression que l'on trouve ça en France) et regardant les montagnes à travers la véranda, tout en écoutant de la musique douce. Beauté, luxe, calme et volupté. Une heure après, je me présente à l'accueil du Spa, où j'ai rendez-vous pour un soin en fruito-thérapie (rien que le nom me détend déjà). Une heure trente de massage à l'huile essentielle de framboise par une charmante japonaise, au son d'une musique douce, lumière tamisée. Massage tonique mais pas trop… Puis elle remonte les lumières la table se relève et je me laisse guider dans une magnifique salle où elle me sert un thé à la citronnelle avec une serviette légèrement imprégnée d'huile essentielle de framboise. Harmonie, douceur, les sens sont à la fête.
 
Après, il est temps de me rendre au restaurant de l'hôtel où j'ai pris l'option sushi. Je me retrouve sur un comptoir, devant deux maîtres-sushi. Je demande un sushi thon rouge (un seul, pensons aux stocks qui diminuent), un maki concombre (aïïïïïe… Ils mettent trois tonnes de wasabi dedans ! Il faut dire que c'est un peu fade sinon), un maki thon et échalote (délicieux) et j'essaie un maki à l'herbe shiso (avec du coulis de ce qui semble être la fameuse prune japonaise marinée). Le tout est finalement très copieux (un rouleau de maki = six bouchées une fois coupées) et je regagne ma chambre en me demandant si je vais avoir l'énergie de ressortir pour aller au onsen (le bain d'eau chaude thermale naturelle de l'hôtel). Ca n'est que vers 23h que je me décide à descendre de deux étages pour gagner les lieux.
 
A mon arrivée à l'hôtel, on m'a donné un mode d'emploi sur l'utilisation du onsen. On commence par se mettre nu -complètement- dans un vestiaire. Ensuite, on passe sous la douche pour ne pas salir l'eau du onsen. Ensuite, on y rentre doucement. C'est chaud… mais ça fait du bien. Après dix minutes, je ressors pour une nouvelle toilette, en utilisant de l'eau progressivement de plus en plus fraîche, puis je me replonge dans mon bain d'eau chaude à la légère odeur de soufre. C'est très agréable car la pièce est très belle… et il n'y a plus que moi !
 
Après dix minutes de plus, j'ai vraiment trop chaud et je ressors, détendu et prêt pour une bonne nuit de sommeil.

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