Semaine III : Entre muffins et champagne (Sydney)

Page Précédente - Page Suivante

Jeudi 5 novembre

Le petit déjeuner est l'occasion de renouer avec les " English muffins ", petits pains délicieux qu'on fait griller et déguste avec du beurre (le beurre salé est parfait pour ça), et les " crumpets ", sorte de mélange entre pain et gaufre qui se déguste avec délice après un traitement identique.

Sydney Museum
Une scène de la mort
Un petit coup de fil, et je retrouve Jane (la sœur de John) en centre-ville pour aller nous balader. De café en café (gays pour la plupart, Sydney oblige), de magasin en magasin de t-shirts…après avoir parcouru Oxford Street de long en large, nous faisons un dernier stop dans un salon de thé avant de regagner la maison où des excellents spaghetti au pesto clôturent une première journée calme après la semaine néo-zélandaise.

Ah si, nous avons eu l'immense honneur de visiter le musée de Sydney, où il n'y a pour ainsi dire rien à voir. Sauf une salle de squelettes quelque peu baroque où trône d'abord un " chevalier squelettique " (un squelette d'homme sur un squelette de cheval en pleine ruade), mais où surtout l'on peut observer une scène singulière : un squelette d'homme lisant le journal dans son fauteuil, un squelette de chien à ses pieds, alors qu'un squelette de chat poursuit un squelette de rat, sous le regard quelque peut absent d'un squelette de canari dans sa cage. Un petit chef d'œuvre d'humour macabre.

Vendredi 6 novembre

Ce matin, nous allons au " Taronga Zoo " de Sydney, qui est parmi les plus réputés au monde. Pas de chance, le temps est plutôt pluvieux pour un printemps australien.

La visite commence par les animaux australiens : les wombats sont cachés (pas grave : j'ai une peluche, donc je sais à quoi ça ressemble, a priori…), les koalas dorment (mais sentent l'eucalyptus à dix kilomètres), les kangourous sont bien peu actifs… Par contre, les serpents et lézards semblent en pleine forme : sur les quinze espèces de serpents les plus venimeux au monde, l'Australie en compte quatorze. Ils ont même une forte tendance à se concentrer dans la région entourant Sydney…la verdure, sans doute ! Du python réticulaire au lézard à collerette en passant par les tortues à long cou, on passe en revue tout ce qu'on n'a pas envie de retrouver dans son sac de couchage le soir au fond du bush.

Taronga zoo Taronga zoo
Ca doit en faire, des boîtes... Miaou !


Puis c'est au tour des girafes de tenir la vedette : un exposé détaillé nous apprend que si elles ont la langue noire, c'est pour éviter d'attraper des coups de soleil en allant chercher des feuilles avec.

Regarder manger les girafes nous ayant mis en appétit, nous nous dirigeons vers un point de ravitaillement. Nous découvrons à cette occasion que si le zoo est l'un des meilleurs au monde, on y mange certainement l'un des pires poulets Tandoori qui soient. Néanmoins, on le mange en regardant le port de Sydney, ce qui compense.

Sous une pluie de plus en plus battante, nous allons faire un tour du côté des fauves.
Les lions semblent profondément assoupis lorsque nous passons à côté. Or à peine avons-nous fait cent mètres, d'effroyables rugissements retentissent. Tout le monde se rue alors vers la cage aux lions…mais c'est de nouveau le silence le plus total. A croire qu'ils attendent que les gens ne soient plus à côté pour passer un enregistrement !
Les tigres sont en pleine sieste également. C'est l'occasion de m'étendre sur un point particulier du " Taronga Zoo " : chaque espèce d'animal y est sponsorisée par une marque connue. Ainsi, les tigres vous sont aimablement présentés par Whiskas ! Je n'ai pas osé demandé combien de boîtes il leur fallait par jour…

Taronga zoo
On croit rêver...
La forêt des Gorilles est -elle- offerte par MacDonalds ! Je me demande si ce n'est pas juste une couverture pour se débarrasser de leurs surplus de milk-shake à la banane.

La " maison sombre ", lieu obscur permettant d'observer les animaux nocturnes (pas évidents à voir), est amenée par le principal producteur d'énergie australien : au moins, ils ne se ruinent pas en électricité !

Assez marché comme ça, on rentre. Comme nous avons loupé le bus de peu, une dame nous propose de nous rapprocher. Elle commence à nous raconter ses malheurs de manière intense et ininterrompue, tout en conduisant d'une manière…osée. Le tout avec un accent de je ne sais où qui me fait sourire bêtement en réponse à son monologue à peine interrompu de temps à autre par un " Oh really? " de Jane. Etrange histoire, étrange personnage. Eternelle victime ou psychopathe notoire ? Nous préférons ne pas creuser le sujet et sortir entiers du véhicule. Que d'émotions !

Le soir, nous allons à un ciné-confé-barbecue. En effet, John travaille à l'écriture de son script dans le cadre d'un programme d'aide aux jeunes écrivains, dans les studios Fox de Sydney. Et tous les vendredis soir, un personnage en vue du milieu vient parler de sa dernière réalisation, de manière assez informelle, dans une petite salle. Ce soir, il s'agit de la réalisatrice et du producteur de " Radiance ", un film qui se déroule dans une communauté aborigène.

La conférence est passionnante : par exemple, on y apprend que le film a coûté un million deux cent mille dollars australiens, pour une recette évaluée à trois cent mille dollars pour l'instant…Ce qui est déjà très bien ! Forts de ce succès, ils ont obtenu un budget de sept millions pour leur prochaine réalisation…

 

Samedi 7 novembre

Aujourd'hui, on va manger à la plage : fish and chips ou méga-burger sont toujours meilleurs lorsque déhustés au soleil, au bord de l'eau, en regardant les bateaux. Puis vient l'heure de la " baby shower ". Non, il ne pleut pas ds bébés, c'est un usage américain qui consiste pour une future maman à inviter chez elle toutes ses amies pour une sorte de goûter où chacune amène un cadeau de circonstances. Cathy était conviée à cet événement auquel nous nous sommes retrouvés également John et moi, en venant la chercher. Pas toujours passionnant d'entendre des histoires sur des gens qu'on ne connaît pas et auxquelles on ne comprend pas forcément tout ! Néanmoins, un peu de champagne, une vue magnifique, un ciel bleu…on va pas se plaindre.

Mais c'est pas tout ça, mais il faut se préparer : ce soir, nous allons aux AMI Awards (Australian Movie Industry), l'équivalent australien de nos Césars franchouillards. J'ai ramené pour l'occasion une veste, un pantalon et des chaussures autres que ceux qui m'ont servi pour patauger dans la boue néo-zélandaise.
On se dépêche pour attraper le ferry, où l'on fait les derniers préparatifs : je n'ai jamais porté de nœud papillon avant, alors on inaugure !

C'est donc trois franco-australiens carrément class qui empruntent le tapis rouge et se fondent dans la foule des célébrités, sous l'objectif des caméras et les flash des photographes.

La cérémonie en elle-même n'est pas toujours passionnante…d'autant que je n'ai vu aucun des films en jeu et que je ne connais pas du tout les acteurs australiens. Je m'occupe en regardant le paysage : les femmes sont plutôt jolies et fort bien apprêtées. Et puis une petite sieste, quelques chansons, un discours de remerciement original par-ci par-là et la cérémonie se termine. Il nous faut maintenant aller sur les lieux de la soirée, sous des trombes d'eaux : un gros orage couvre le ciel d'éclairs, ce qui n'est pas sans ajouter à la magie de l'événement !

Des bus font la liaison, emmenant pèle-mèle célébrités et célébrités futures (ça, c'est nous !). Des tables couvertes de verres de champagne et de bière nous attendent. Après nous être jetés plus ou moins sauvagement sur les victuailles amenées au compte-goutte, nous faisons honneur au bar : tout est gratuit (la place coûte quand même cent quarante dollars, soit plus de cinq cent francs !). La soirée défile au fil des rencontres d'amis de John, des célébrités aperçues, des morceaux de musique. A moment, nous faisons la rencontre d'une bretonne (ils sont partout !) et de son amie australienne charmante et ne marchant plus très droit ! Danse et discussion s'intensifient jusqu'à l'arrivée d'un type asiatique bizarre sorti de je ne sais où et qui se " colle " littéralement à elle. Je pense qu'il la connaît, mais Cathy et John m'apprendront plus tard qu'en fait c'était juste un type qui passait par là et l'avait trouvée à son goût et profité de son état euphorique pour jouer les sangsues ! Pas de chance, mais tant pis.

AMI Awards
En pleine forme !
Vers quatre heures, il est gentiment demandé aux participants d'évacuer les lieux. Après un tour dans le nouveau casino (tout pareil qu'à Las Vegas), nous essayons de héler un taxi. Tout comme la jeune actrice aborigène qui a eu l'Award de la meilleure actrice, qui essaie désespérément d'en attraper un, son trophée sous le bras ! Après quelques plaisanteries sur le fait qu'il est aussi difficile d'avoir un taxi avec ou sans Award, nous lui laissons celui qui arrive et regagnons notre antre avec le suivant.

Les oiseaux chantent, le jour se lève, nous prenons quelques photos " en tenue ", ainsi qu'une mixture de vitamines B et C spéciale anti-maux de tête avant de démarrer une matinée de repos bien méritée, après une bonne soirée !

 

Dimanche 8 novembre

Nous émergeons vers une heure, avant d'aller prendre un brunch au " fuel ", un café branché où les appétissantes serveuses font visiblement l'objet d'une sélection rigoureuse, tout comme la nourriture. Rassasiés, nous emmenons John aux studios où il doit travailler son script, avant d'aller nous balader avec Cathy à ____ , quartier ex-hippie néo-branché plein de restaurants et librairies new age. Un t-shirt plus tard (eh oui, on ne se refait pas !), nous allons voir " Something about Mary ", comédie américaine loufoque au possible, mais à l'humour un peu souvent situé en dessous de la ceinture. Du bon, du moins bon et...parfois du pas bon aussi !
Nous retrouvons John pour aller déguster d'excellentes pizzas turques à Bondi, tout en débattant de son histoire et creusant pour trouver de nouvelles idées.

Déjà onze heures ! Au lit.

 

Manly
La plage, le soleil, l'Australie !...


Lundi 9 novembre

Blue bottle
Blue bottle
Après quelques achats en centre-ville (le traditionnel shopping du dernier jour) et un lunch au milieu des buildings, je prends le ferry avec Jane pour aller à Manly, nous balader sur la plage. Plage d'ailleurs jonchée de " blue bottles ", petites méduses bleues fort désagréables au toucher paraît-il. D'ailleurs il n'y a pas grand monde dans l'eau, mis à part un couple d'anglais qui essaie d'y pousser son bébé… Sont pas du coin ceux-là !

Ce soir, nous allons tous les quatre dîner dans un excellent restaurant indien. Il est d'ailleurs rempli d'indiens, ce qui est plutôt bon signe ! Mais on comprend vite pourquoi : c'est DELICIEUX ! Des plats parmi les plus succulents que j'aie jamais mangé. Le tout arrosé d'un bon vin australien (Coonawarra, ou un truc comme ça) aux parfums de groseille et au caractère prononcé. Excellent repas, conclu par un dernier verre dans un bar.

Page Précédente - Page Suivante

Remarques et commentaires :