MADAGASCAR 2001 : On devrait tous s'offrir une Madathérapie !!!

Page 5/6

Sommaire ] [ Page précédente ] [ Page suivante ]

J13 - Mardi 21 août : Bienvenue au Far-West

Lever 6h30 : faire les sacs... préserver les baobabs et... faire les comptes ! Nous sommes tous à sac et la banque doit emprunetr à Tsiry pour... avancer aux membres du groupe ! Il est temps de trouver une banque. Nous disons au-revoir au petit paradis qu'est la Mangrove et retournons à Tulear. Après une banque qui ne prend pas les cartes Visa, nous laissons passeport et carte à une autre banque qui nous demande d'attendre une heure, alors que d'autres partent à la recherche d'une banque qu'ils ne trouvèrent jamais, pour ce qu'aucune d'entre elles n'accepte la Mastercard !
Cette heure est l'occasion pour nous de déambuler dans les rues ensoleillées de Tulear : des toilettes de l'université au marché où malgré les prix plutôt bas, Tsiry nous dit "Tout à Amboucht...".

Le plein fait de pécunes et de cartes postales, nous dévorons un dernier repas "chez Alain" : crabe et avocat en entrée, zébu-frites, riz et petits légumes, puis fruits frais en dessert : papaye, ananas et bananes. Toujours pas lassée de la spécialité, claire essaie de les flamber... sans grande efficacité. Un dernier ping-pong et nous partons vers l'Est sauvage (eh oui, ici, c'est le "Far-East" !).

DésertDésert
Ca ressemble au far west...C'EST le far west !!!


Jean-Jacques roule, à son rythme (on est loin du TGV), ce qui nous laisse le temps d'admirer la variété des paysages : cactus-raquettes ("raketa"), puis brousse, puis plaines où tronent de grands baobabs (plus élancés que ceux de Morondava), tombeaux décorés, puis le désert... où seuls quelques arbres isolés trahissent la présence d'humidité en profondeur. C'est la région des mines : nous traversons une ville-champignon, construite de bric et de broc, où l'ambiance à la tombée de la nuit semble digne des meilleurs westerns. Nous ne nous arrêtons pas pour tester les bagarres locales, et fonçons (enfin, manière de parler...) vers l'horizon pour admirer le coucher de soleil sur le assif de l'Isalo.

Trop tard ! Nous regardons le soleil se coucher depuis le bus. Lorsque nous arrivons enfin du bon côté de la vallée, nous n'apercevons plus qu'une faible lueur, du plus bel effet en ce qu'elle découpe la silhouette du massif comme une machoire aux dents acérées. Magnifique !

Après avoir goûté des bungalows en bord de plage, certains d'entre nous (moi le premier, j'avoue !!) aspirent à conserver un peu de confort plutôt que de revenir aux tentes. Hélas, plus de place... Nous en revenons donc au montage de nos tentes igloo, à la lumière des torches, avant de Le tout récent "Isalo Ranch" est construit dans un style "village mexicain", sauf que je ne sais pas s'il y a des papayers au Mexique, alors qu'ici il y en a un peu partout. Mais tout jeunes, comme le lieu. Nous dînons d'un potage de légumes, suivi d'un rooumazave, LE plat malgache typique (zébu et feuilles d'épinards), un moka aux pistaches cloturant le festin. Un essai de douche (un lieu à l'eau bien fraîche, fort prisé des moustiques !), les douches comme les WC étant dans de petites baraques aux murs rouges, une lampe à pétrole pour tout éclairage. Très chouette ! (malgré l'eau froide)

J14 - Mercredi 22 août : Ssssoiiiifffff !!!!!

Après les délicieux petits pains chauds du petit déjeuner, nous partons pour Ranohira chercher les tickets d'entrée, ainsi que notre guide, Jacques. claire se laisse séduire au passage par un petit vanity en rafia... Cela fait tellement longtemps qu'on réfrène notre fièvre acheteuse, que la moindre occasion de dépenser nos pécunes est la bonne ! L'avenir proche montrera que nous aurions mieux fait de les dépenser à autre chose...

Ranohira
 
L'entrée du parc...
et ses attractions !!!

 
Ranohira
La cascade d'Eden
 
La cascade d'Eden


Sur la route qui mène au "Canyon des singes" (le nom vient des lémuriens : comme quoi, les personnes qui découvrent et qui nomment un endroit ne sont pas forcément les mieux renseignées), Jacques nous présente le parc de l'Isalo d'une manière qui n'est pas sans rappeler une tirade sur magnétophone, avec notamment tout plein de noms latins sur les familles des plantes et autres animaux. Nous marchons jusqu'à l'entrée du canyon où nous escaladons prudemment quelques pierres glissantes (nos prédécesseurs, eux, glissant au passage, bien que suréquipés ! Alors que les guides sautent nonchalaùent de pierre en pierre en tongues...). Nous atteignons une petite cascade et un décor genre 'jardin d'Eden'. Le canyon se faisant trop difficile à pratiquer (pas pour les touristes !), nous repartons vers les arbres, et nous tombons rapidement sur des "makis" (lémurs Catta), que nous approchons de très près !!! Puis c'est au tour des blancs "sifakas" (appelés plus savamment 'propithèques de Verreau').

CattaCatta
MAKI par ici...
SIFAKA par-là !
On dirait vraiment
des peluches !!!
CattaCatta


Une fois sortis du petit bois siué à l'entrée du canyon, nous attaquons la montée... et quelle montée !!! Trois cent mètres de dénivelée rocheuse en plein soleil, c'est dur, surtout lorsqu'on n'a presque plus d'eau... et qu'il reste plusieurs heures de marche au soleil ensuite !!! C'est donc dégoulinants et assoifés que nous arrivons en haut de la paroi rocheuse, où nous dégustons un rafraîchissant déjeuner... un sandwich à l'omelette, deux bananes ultra-mures, une mandarine 100% pépins et les restes émiettés d'un oeuf dur.

Arrêt-lézardDésert
Arrêt-lézard sur le plateauPachypodium en fleur,
soleil dans les coeurs


Après 1/2 h de pause, nous repartons il fait chaud, nous n'avons quasiment plus d'eau. Ne pas y penser. Il fait chaud. Pas y penser. Plus d'eau. Pas y penser. Notre guide aurait pu nous prévenir...mais lui se balade avec juste une demi-bouteille pour la journée ! Nous marchons rapidement, comme pour échapper aux rayons de l'astre du jour. Notre guide nous fait faire un détour par un petit cours d'eau où nous pouvons remplir nos bouteilles et nous rafraîchir. Nous trempons tee-shirts et chapeaux dans l'eau fraîche, plaçons nos cachets purificateurs dans les dites bouteilles et n'avons plus qu'à attendre une heure !!! Ca va être long...

Artichaut de l'espaceBain
Artichaut de l'espaceDe l'eau, enfin !!!


Mais la suite du parcours est plus ombragée : le moral revient peu à peu, alors que nous apercevons sur l'autre versant un groupe de lémuriens qui se balade, la queue en l'air, leurs silhouettes gracieuses et vives trahies par leurs ombres.
Vers 16h, nous arrivons enfin à la piscine naturelle : l'eau y est bien fraîche !!! (trop pour moi) et nous y retrouvons d'autres touristes qui, eux, sont allés au Canyon des singes, puis ont fait le tour en voiture pour rejoindre la piscine naturelle. Mais qu'à cela ne tienne, nous l'avons fait à pied : on est 'roots' ou on ne l'est pas ! Nous terminons par une denrière heure de marche à travers les paysages découpés de l'Isalo, avant de rejoindre les véhicules. Dure journée !!!

Pachypodium en fleursTête
Le pachypodium fleurit
même dans la roche !
Tête d'aigle ou de guerrier ?


C'est fourbus que nous nous retrouvons autour d'une bière fraîche et d'un bon dîner de supe à la tomate, de zébu et de salade de fruits, avant une nuit réparatrice.

J15 - Jeudi 23 août : Long is the road

Vers 8h30, nous achevons le chargement du minibus et repartons à travers le plateau noir et désertique de l'Horombe, où seuls quelques baba font brouter leurs troupeux de zébus, tels les gauchos de la pampa argentine (mais dans un style un peu plus...relax !). Il parait que chaque chef de troupeau connaît chacune de ses 100 et quelques bêtes et qu'il est capable de voir en un coup d'oeil s'il en manque une. Ils ont par ailleurs souvent 6 ou 7 femmes. Un petit calcul rapide montre que si le nombre de femmes est proportionnel au nombre de zébus, cela fait une femme pour 15 zébus. Soit, avec un zébu à 1500 FF (soit environ 200 €), cela fait la femme à 22,5 KF (soit 3500 €). Ca fait combien en chameaux ?...

Un petit tour à Ihosy pour acheter de l'eau, des gâteaux et des bibasses (petits fruits qui ont un peu le goût d'abricot), car le déjeuner risque d'être tardif !!! (on n'a pas tellement accéléré le rythme) Ihosy est une grande ville, avec toujours des signes de l'influence française, dont une station Total, avec même le slogan "Vous ne viendrez plus chez nous par hasard" !", un fort joli jardin attenant au presbytère (fort grand !), des cactus candélabres et des bougainvillées magnifiques. La ville est entourée d'un décor de collines arides, un peu dans le style des 'Highlands' écossaises... mais avec le soleil !

On the road again...
On the road again...


Vers midi, nous arrivons au lieu du rendez-vous : des 4x4 devaient nous attendre, mais c'est un gros camion style 'chantier' qui nous attend, conduit par un vazaha et déjà chargé d'un certain nombre d epassagers locaux. On transfère nos bagages et nous voilà partis sur une piste de fortune, à travers les petits villages du parc de l'Andringitra. Ce n'est pas l'entrée principale (ça se voit !), mais c'est très sympathique : nous retrouvons non sans plaisir les sourires amicaux et les "sali vazaaa !" des enfants. Enfin un coin moins touristique !!!

Notre moyen de transportPaysage grandiose
Notre moyen de transportLe paysage grandiose de l'Andringitra


Après deux heures à éviter les branches et à nous protéger tant bien que mal du soleil, nous rejoignons le "Camp Catta", dans un décor grandiose qui n'est pas sans rappeler le parc de Yosemite, en Californie... mais en beaucoup plus beau à mon goût !!! D'autant que le camp est fort bien aménagé... Salle à manger très chouette, charmants bungalows, sanitaires à ciel ouvert, mais propres et avec eau chaude (bon, chauffée au charbon et utilisée avec des baquets)... Un bon repas de taboulé et de salade, et on s'installe : la plupart dans des tentes, maiss trois d'entre nous dans un charmant petit bungalow bien confortable (on est roots, ok, mais pas trop non plus !!!).

Nous partons en balade dans les environs, plus exactement la petite forêt qui jouxte le camp. Le "camp Catta" tient bien sûr son nom des lémuriens du même nom qui peuplent la dite forêt, mais qui semblent bien plus trouillards que leurs compères de l'Isalo et s'enfuient à notre arrivée, avant même qu'on ait eu le temps de prendre le moindre cliché. Tant pis, nous nous consolons en admirant les orchidées (qui ne sont pas en fleur, il faut revenir en décembre !!), cactus sans épines, fourmilières sur branche (avec de vraies fourmis 'qui brûlent' à l'intérieur... pas toucher !)... sans oublier notre premier caméléon, dans le camp, sur un arbre. Marrant comme bestiau : on le voit à peine tant son apparence se fond dans celle de l'arbre.

La discussion post-dinatoire en vient à la politique : les avis diffèrent et s'entrechoquent, alors qu'en fond musical Johnny s'égosille et constitue un nouveau sujet d'affrontement culturel (non, Franck, désolé, mais je n'ai pas reconnu tout de suite Johnny !;-) ). Petites tensions bien normales voire complètement prévisibles, c'est la règle des "quinze jours" !!!

La journée se terminera sur une note philosophique, survenant après un dernier concert de brosses à dents, par le biais de la citation du jour : "Avoir la courante en regardant la voie lactée, c'est bon pour la flore intestinale".

J16 - Vendredi 24 août : Sur le dos du caméléon

Le petit dèje est copieux : pain d'épices, jus d'orange, fromage et pain grillé doivent nous permettrent de ne pas tomber d'inanition lors de la montée au caméléon, sommet aux formes évocatrices de l'animal, que l'on aperçoit fort bien depuis le camp, et qui semble... haut ! La "petite balade" de l'Isalo ayant quelque peu marqué les esprits, nous partons cette fois avant huit heures et munis de réserves d'eau suffisantes. Tsiry, qui souffre de la hanche depuis le canoé, ne peut nous accompagner, mais nous avons nos deux guides Fidelio et ...

CaméléonSauterelle multicolore
Léon, le caméléonGisèle la sauterelle


Après une heure dans la forêt, nous arrivons à une zone rocheuse à côté d'un petit cours d'eau où l'on peut voir... de nombreuses sauterelle... multicolores ! Et quand je dis multicolore, c'est VRAIMENT multicolores !!! Nous prenons de nombreux clichés des insectes qui font très 'figurines artisanales' peintes à la main... Mais c'est par hasard, en voulant s'approcher pour prendre en gros plan une famille sauterelle, que Claire nous confirme l'authenticité des bébêtes... en en piétinant une sauvagement, laissant en lieu et place de ce qui fut un fier et bel insecte, une grosse tâche jaune vif, comme si l'on avait cassé un oeuf sur le rocher.

CaméléonParoi rocheuse
Le caméléon, vu d'en basHmmm, et vous, ça vous faire penser
à quoi, cette paroi rocheuse ?...


Puis la montée commence : nous nous divisons rapidement en petits groupes aux vitesses diverses. Cela va de l'option "turbo-sport" à l'option "touristes-qui-prennent-des-petites-fleurs-en-photo-et-qui-s'arrêtent-toutes-les-20-minutes' (ça, c'est pour Claire et moi, soucieux de nous ménager, le souvenir de l'Isalo étant pour nous particulièrement fort...). La montée est donc agréable et pas trop fatiguante, d'autant qu'il ne fait pas trop chaud. Lors d'une de nos pauses, nous croisons quelqu'un du camp, qui monte (à une allure qui nous eu certainement donné l'impression d'être arrêtés, si nous n'étions pas effectivement arrêtés...) du matériel pour Christian, le patron des lieux, qui désire faire un peu de deltaplane. Au cours d'une pause suivante, nous voyons à nouveau passer l'individu en question, qui a eu le temps de monter, de redescendre et de remonter à nouveau... Bon, c'est vrai que déjà en tongues, les gens du coin vont trois fois plus vite que nous, alors avec des chaussures de marche, on n'a même plus le temps de les voir passer !

Clic-clacClic-clac bis
Balthazar le lézard
Clic-clac, c'est
dans la boîte !
Balthazar le lézard


A 10h15, nous chevauchons enfin le caméléon, prenant pour l'occasion moult clichés du paysage, de nous, de nous avec le paysage, et de lézards qui semblent fort mécontents que nous ayons troublé leur bain de soleil du matin... Quant à Christian, que nous apercevons un peu plus bas, sur le flanc du sommet d'à côté, il ne décolle finalement pas, problème de vent.

Pause-déjeuner
Un peu de fraîcheur et...
de sandwich à l'omelette !


Nous redescendons donc vers la vallée une demi-heure plus tard, et traversons de jolis paysages aux teintes jaunes, rouges, oranges... Nous nous installons pour le déjeuner dans un petit coin ombragé, près d'un cours d'eau, à déguster nos sandwichs à l'omelette et aux légumes. Bien agréable, d'autant que le soleil tape bien ! Nous rentrons via un petit village où nous admirons le coup de main des femmes qui tressent nattes et panier dans une pièce sombre (une petite contribution est demandée à la communauté, je joue alors mon rôle de DAF en donnant généreusement l'équivalent de 1FF. Ca paraît peu, mais tout bien considéré, ce n'est pas rien ici. Le salaire moyen est de l'ordre de 250 FF par mois, soit 40 fois moins qu'en France, si je ne m'abuse !!!). Nous admirons la beauté des maisons couvertes de latérite, dont le rouge contraste avec le gris des montagnes et le bleu du ciel.

Paysage de l'Andringitra
Paysage typique de l'Andringitra


Nous rentrons suffisament tôt pour une lessive générale, ô bonheur, un peu de farniente, ainsi qu'un bon apéro où la plupart les rhums arrangés sont goûtés. Culture, quand tu nous tiens ! Nous décidons aussi de tester le vin d'ananas, spécialité originale de la région de Fianarantsoa (prononcer "fianarantsou"... un bon moyen méno...mnéme...ménémo...bref, top facile pour s'en rappeler rapidement est géographique : "Tana au-dessus, Fianar en-dessous"). Bref, tout ça pour dire que le vin d'ananas n'a pas convaincu grand-monde... seule claire a apprécié. Même les adeptes du 'bonbon anglais' (voir le passage à Morondava, pour ceux qui ont oublié) n'ont pu finir leur verre.

Allez, encore un peu de culture pour finir la journée : MAZOTOA HOMANA signifie en malgache "bon appétit" !

Sommaire ] [ Page précédente ] [ Page suivante ]