Page 4/6 [ Sommaire ] [ Page précédente ] [ Page suivante ] J10 - Samedi 18 août : Baobabs et cocotiers La nuit confirme les a-priori westerniens de la veille : le calme n'a pas été au rendez-vous de tout le monde cette nuit. Chacun a eu son petit problème : cris de coqs pour les uns, aboiements de chiens pour les autres, bêlements de chèvres pour nous, et...puces de lits pour d'autres ! Ca n'est plus un hôtel, c'est un zoo... Chose que nous pouvons vérifier dès le matin, en allant saluer la bruyante biquette, mais également la plus calme tortue (les tortues d'ici ont une carapace particulière, tout en hauteur), ainsi que le malheureux crocodile, emprisonné dans un local minuscule, trempant dans l'eau saumâtre...
Après un petit tour en ville pour faire quelques photos au moment où tout le monde se réveille, un petit déjeuner copieux et un tour au marché pour prendre quelques photos, nous partons vers la rivière pour prendre un bac et la traverser (à pied, le camion étant parti une heure avant, prendre un autre bac plus grand). La rivière est large, beaucoup plus que la Manambolo ! C'est cette rivière que descendent la plupart des touristes de passage dans la région : ça se voit, rien que par le nombre de bateaux de toutes tailles qui y naviguent !
En arrivant sur la berge, certains loupent un peu leur coup... mais bon, pas de mal. Nous réembarquons sous l'oeil curieux des enfants du coin, qui ont délaissé leurs pneu quelques temps, et à l'ombre du fameux arbre à courgettes. Pardon ? Ah, euh... il paraît que ce ne sont pas des courgettes, mais des fruits spécifiques dont l'intérieur cotonneux est utilisé pour rembourrer oreillers et coussins. Autant pour moi. Ca s'appelle un 'kapokier'
La piste est sensée être moins difficile que celle de la veille. En fait, elle nous semble presque pire ! Nous traversons d'abord des paysages de brousse et de termitières, puis nous arrivons dans un coin un peu plus clairsemé où de nombreux sisals sortent de la terre rouge (on dirait les agaves de notre Provence, peut-être en un peu plus gros) : l'occasion d'un bel arrêt-photo. Le paradis des baobabs Puis c'est l'arrivée aux baobabs. Une première série nous dévoile un baobab 'sacré' où viennent les guérisseurs de la région. Ils sont de taille fort impressonnante. Ah, un petit truc à propos des baobabs... ils sont sacrés, c'est pour cela que les gens ne les coupent pas. Pourtant c'est un arbre qui n'a pas d'utilité spécifique...juste une plastique et une majesté naturelle qui en font un symbole de la région, et du pays en général.
Mais il est déjà tard et nous ne sommes toujours pas arrivés : il faut se dépêcher si l'on veut pouvoir déjeuner. De toute façon, nous reviendrons ce soir, pour le coucher du soleil. Papillons et cocotiers Vingt minutes après l'allée des baobabs, nous rejoignons... une route goudronnée ! Quel bonheur... Les derniers kilomètres de piste ont certainement été les plus éprouvants : nous faisons des bonds de cabris dans le camion, protégeant tant bien que mal nos personnes et nos appareils photos... La route goudronnée nous semble fabuleuse, même si en France, elle semblerait à l'abandon depuis dix ans, au vu des ravins sur les bas-côtés et des trous un peu partout. Une petite demi-heure de traversée des faubourgs de la ville, de la ville elle-même, et nous voici en vue... de l'océan ! Le Canal du Mozambique, enfin... un petit rêve qui se réalise pour moi, et la délivrance pour nos estomacs qui crient famine, malgré les secousses qu'ils ont subi depuis ce matin. Après nous être faits sermoner par la tenancière parce qu'on arrivait tard (13h30), nous prenons l'apéro dans un magnifique jardin, sous les cocotiers et près des bougainvillées où butinent plusieurs papillons, dont le magnifique et gros papillon noir à tâches blanches typique du pays.
Le repas est excellent : délicieux filets de sole ou zébu sont avalés en deux temps trois mouvements. Nous allons nous installer à l'hôtel "L'arche de Noé", qui nous propose de superbes bungalows en bord de mer. A peine posés, nous repartons : nous n'avons qu'une heure pour faire nos emplettes en ville avant de repartir pour les baobabs. Après quelques errances dans le marché, d'où le mélange ôdeurs-chaleur nous chasse rapidement et une halte pour acheter quelques pellicules, nous rentrons d'ans d'âpres négociations avec les deux stands qui vendent des miniatures de baobabs en bois, au bord de la route. Après avoir enlevé l'affaire à 35 F le bout, nous grimpons dans le bus où nous esayons de protéger comme nous pouvons nos acquisitions lors des quelques kilomètres de piste qui mènent à l'allée des baobabs.
Secoués comme des pruniers, nous arrivons à proximité de l'allée des baobabs. Un premier arrêt s'impose, devant quelques spécimens agrémentés d'un premier plan de rizières fort esthétique, ainsi que d'un arrière-plan de fumée grise : certainement un feu de brousse, qui donne un certain relief à la scène. Nous passons rapidement un camion qui semble bloqué sur la piste (nos collègues de Terre d'Aventure resteront bloqués quelques minutes derrière !) et arrivons au coeur de l'allée. Tel un essaim de criquets photographes, nous envahissons la zone à la recherche des meilleurs clichés : baobabs avec rizière, baobab en ombres chinoises, baobab avec soleil couchant, baobab avec chariot à zébu, baobab avec baobabs... On y passe tous au moins une pellicule. Une fois le soleil disparu (et les autres touristes aussi !), nous remontons dans le camions... mais quelques minutes plus tard à peine, nous manifestons notre volonté d'un ultime arrêt devant une petite étendue d'eau, pour coucher sur le papier la noire silhouette de quelques baobabs devant les dernières lueurs du jour. Ceci fait, et les moustiques commençant à manifester sérieusement leur appétit, nous repartons contenter le nôtre : nous dînons au même restaurant que le midi. AU menu : du poisson fumé (tellement fumé que ça ne ressemble quasiment plus à du poisson : même le non-amateur de poisson que je suis en goûte avec plaisir !) et de la sarcelle (non, ce n'est pas de la viande importée de banlieue parisienne, mais du canard). Une fois rassasiés, nous repartons vers notre hôtel à pied (nous ne sommes pas loin), espérant trouver un troquet où boire un verre, dans les rues couvertes de sable, plus ou moins éclairées, mais larges et agréables, tout comme l'est la température du soir. Nous passons devant une boîte de nuit, mais elle n'ouvre pas avant plus tard dans la soirée. Tant pis, on prendra un verre à l'hôtel. D'aillers il nous reste du rhum, rescapé de Tsiroanomandidy.
Nous achetons du jus de fruit à l'hôtel et nous installons à la terrasse d'un de nos bungalows. Claire et moi avons également investi dans un soda local appellé "bonbon anglais", décrit dans plusieurs livres comme imbuvable. C'est l'avis unanime de presque tout le monde, sauf nous qui trouvons ça très bon (quoique le terme "artificiel" soit pour cette boisson un doux euphémisme). Une fois finis les restes de rhum et les jus de fruit, nous gagnons nos bungalows pour une nuit bercée par les vagues. Pour commencer, je suis plutôt becé par le bruit du Raid dont claire use abondamment dans le bungalow, afin d'éliminer les méchants moustiques. Heureusement, les nombreuses aérations ont tôt fait de rendre l'air à nouveau respirable et nous entamons une discussion philosophique qui nous entraîne jusque vers les trois heures du matin... On va être en forme demain !
J11 - Dimanche 19 août : La Mangrove Notre avion part tôt pour Tuléar, donc on se lève encore plus tôt. A 6h30, nous voici pas trop frais mais quand même dispo à déguster nos tartines. A 7h, nous sommes dans le camion. Nous rigolons (c'est peu charitable, mais bon...) à voir le camion de Terre d'Aventure se prendre le panneau au-dessus de l'entrée de l'hôtel : ils n'avaient pas vraiement pensé à ça en chargeant leurs bagages sur le toit !!! Nous profitons de la petite heure d'attente à l'aéroport de Morondava pour faire les boutiques : t-shirts, cartes postales et autres petites choses nous permettent de faire marcher l'économie du pays. Il faut dire que jusque là, nous n'avons pas eu vraiment l'occasion de donner libre cours à notre fièvre acheteuse. Et ce n'est rien : Tsiry nous parle du paradis du souvenir qu'est Ambositra (prononcer 'amboucht'). Dur de tenir jusque là (c'est dans une semaine !), mais ce sera le credo de Tsiry à chaque fois que nous passerons devant une échoppe de souvenirs : "moins cher, plus de choix là-bas". Nous tiendrons, mais ce sera dur... L'avion d'Air Madagascar (un avion de ligne assez gros, en fait) part... avec cinq bonnes minutes d'avance ! C'est bien la première fois que ça m'arrive. Le vol est assez rapide et largemement moins d'une heure plus tard, nous voici à Tuléar, où nous attendons les bagages sur le parking où les taxis sont des 4L, des 205, des 2CV et autres voitures peu utilisées pour cela en France, mais c'est pratique courante ici ! Rigolo : un grand panneau évoquant le coelacanthe, gros poisson préhistorique qui existe depuis plusieurs centaines de millions d'années et dont plusieurs spécimens ont été pêchés dans la région. Deux 4x4 nous emmènent en ville et nous déposent "Chez Alain", un restaurant où nous nous posons deux minutes, et entamons une partie de ping-pong ! Il y a beaucoup d'amateurs dans le groupe, mais nous n'avons pas le temps d'organiser un tournoi... nous repartons directement en sens inverse vers notre lieu de villégiature : un hôtel nommé "La Mangrove", qui appartient au même propriétaire (qui se prénomme Alain, comme le lecteur attentif l'aura deviné !). Le décor est assez sec : brousse, sable, roche... Pourtant, on apprit le lendemain qu'une violente pluie s'était abattue sur le coin une semaine avant, chose rarissime pour la saison ! Mais le soleil en a rapidement annulé toute trace. Après une demi-heure de route vers le Sud, puis de piste, nous voici à la Mangrove : un site isolé mais magnifique, en bord de mer, à côté d'une petite Mangrove, efectivement. Bungalows avec vue sur la mer, au milieux des fleurs et des arbres où se baladent les colibris, c'est un vrai paradis ! Sans oublier le ponton qui avance sur la mer turquoise et calme (récif coralien oblige).
Une fois installés, nous profitons de l'excellent buffet, qui attire pas mal de monde dans la région... Plats excellents, et desserts divins ! Rassasiés, nous sommes prêts pour une après-midi de sieste active. Transats, brise chaude et lunettes noirs, c'est notre première après-midi de farniente depuis huit jours ! Alors nous nous laissons aller à une calme inactivité : sieste, cartes postales, lecture, re-sieste. Seul un petit bain de mer en fin d'après-midi, une fois la marée remontée. Et quel bain ! L'eau est bien à 30 degrés... et pas trop salée !
Alors que l'astre du levant commence à se coucher, c'est nous qui nous levons et sortons de notre torpeur ou de notre bain pour une petite séance photo, tant l'endroit est propice à cette activité ! Photos du ponton avec le soleil derrière, du ponton avec l'hôtel en arrière plan, du ponton au loin, depuis le ponton... On a du prendre suffisamment de photos pour faire un film continu du coucher de soleil sur le ponton !!!
Mais c'est l'heure de l'apérexpo : Claire et Muriel ont oeuvré toute l'après-midi pour préparer une expo toute d'ombre et de lumières... branches, coquillages, baobab et jeux d'éclairages : c'est superbe ! Et un petit punch pour arroser ce vernissage hors du commun... et nous ouvrir l'appétit !
C'est l'heure du dîner : et on a intérêt à avoir faim ! Le poisson qui est servi (un pour 5) est pour le moins copieux ! Il faut prendre des forces pour la difficile journée de demain : bâteau et ile déserte ! Nous restons à discuter asez tard, et regagnons bungalows et moustiquaires vers 23h. Nous n'avions pas fait 10 mètres que nous nous rendons compte qu'il n'y a plus d'eau minérale pour la nuit. Nous retournons immédiatement au restaurant...où tout est fermé et nous tombons sur le veilleur de nuit, qui doit aller réveiller quelqu'un !!! Tout ça moins de 2 minutes après être partis. Autant dire qu'ils nous attendaient pour aller se coucher ! J12 - Lundi 20 août : Sur la plage abandonnée Encore un lever aux aurores...mais bon, ça passe sans problème, vu le peu d'activité de la veille. A huit heures pile, nous embarquons sur un bâteau à moteur... Une bonne demi-heure de bateau jusqu'à Anakao, village de pêcheurs où nos skippers vont chercher masques et tubas, avant de repartir vers l'île de Nosy-Vé : en fait, c'est LA plage ! Elle ressemble à un grand banc de sable sans arbres, avec juste quelques sisales, où niche un oiseau rarissime (personnellement, je trouve que ça ressemble à une sorte de mouette, mais bon, je ne suis pas un spécialiste...). Coquillages et crustacés Nous nous rapprochons : quelques uns se jettent déjà à l'eau, mais nous sommes encore un peu loin de la rive et nous sommes nombreux à préférer attendre une plus grande proximité. Nous débarquons et posons nos affaires sur ce qui ressemble à une immense plage entourée d'eau ! Allez, c'est parti pour le snorkeling (plongée peu profonde avec masque et tuba) dans le lagon qui borde l'île. En fait, c'est vraiment peu profond : au maximum un mètre ! Ce qui nous permet de voir sans aucun problème moult poissons, anémones, étoiles de mer (si grandes et colorées qu'on a du mal à croire qu'elles sont vraies !), vers des sables, poissons rayés...
C'est fabuleux ! (surtout quand on n'en a jamais fait, comme c'est le cas pour moi) Nous passons toute la matinée ainsi allongés, la tête à-demi plongée dans le monde sous-marin, le reste en train de prendre le soleil, tel un troupeau de tortues bizarroïdes. Mais la marée descend peu à peu, au point qu'il devient difficile d'avoir quoi que ce soit dans quoi plonger et que nous nous rapprochons dangereusement des oursins. C'est donc un bon moment pour attaquer le déjeuner. Salade de riz, poulet en sauce, achards, un peu de pain, tout va bien ! Thierry, le skipper du bateau, est français. Il nous dit avoir visité pas mal de pays avant de décider de s'établir ici. Il nous parle également du côté débrouillard des malgaches, qui font es miracles avec trois fois rien, et qui en feraient encore plus pour peu qu'ils aient des outils ! Il nous vante aussi les mérites de la route du sud : en partant de Tuléar, rejoindre Fort-Dauphin en descendant et en longeant la côte Sud de l'île... Encore un voyage à faire !
Pour bien digérer, nous sommes plusieurs à préférer un petit tour de l'île à pied à une sieste (vu qu'il n'y a pas d'ombre...). Sur le sable courent de nombreux crabes, de toutes tailles ! Certains s'enterrent sous le sable, pensant passer inaperçus, puis repartent de plus belle s'ils se sentent découverts... Claire a commencé une moisson de coquillages : mes poches sont mises à contribution (j'ai du relaver mon short trois fois après coup pour évacuer l'ôdeur...), mais bientôt cela ne suffit plus, la barre des trois kilos ayant été allégrement franchie ! Une petite heure nous suffit pour faire (tranquilement) le tour. Ca tombe bien, c'est l'heure de repartir. Nous ré-embarquons, amassaant une ceraine quantité de sable dans nos chaussures au passage. claire essaie de s'en débarasser, mais son bain de pied finit en bain tout court !!!
Nous nous arrêtons à Anakao, village des fameux pêcheurs Vezo. On voit tout de suite que le tourisme a déjà oeuvré ici : les enfants nous demandent à être pris en photo, puis demandent un cadeau ensuite. Qu'à cela ne tienne, nous commençons par le plus urgent : prendre un verre au bar du coin. Le retour en bateau nous donne l'occasion d'observer les dessins dans le sillon d'écume du bateau... ce qui doit avoir un côté hypnotique, car je m'endors rapidement, réveillé par la décélération à l'approche de notre dernière étape avant le retour à la Mangrove : une grotte naturelle en bord de mangrove. Nous ne nous attardons pas, l'appel de la douche et de l'éparo se faisant pressants... Nous rentrons ainsi plus légers de 100 l de carburant, mais plus lourds de kilos de coquillages !!!
Après toutes ces émotions, nous ne faisons pas long feu et nous laissons aller dans les bras de Morphée, au doux son des vaguelettes qui embrassent les galets de la Mangrove. [ Sommaire ] [ Page précédente ] [ Page suivante ] |