MADAGASCAR 2001 : On devrait tous s'offrir une Madathérapie !!!

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J5 - Lundi 13 août : De l'air à la rivière

Réveil agité pour certains (ils ont l'estomac fragile, les vazahas!), petit déjeuner tranquille, puis glandouille au soleil avec les lémuchiens blancs du resto, en attendant notre départ pour l'aéroport, où en attendant l'avion, Vi nous parle de l'histoire du pays : les noms des différentes villes qui séparent Tana de Tsiro, qui correspondent aux étapes de l'armée de l'époque dans sa conquête, la conquête du nord de l'ile par les français, qui fut stoppée à Marovoay par... les crocodiles dont étaient infestés les cours d'eau !!! Il nous raconte aussi quelques légendes du pays : sur la côte est, les pirates ont longtemps sévir... Une femme et son bébé se cachaient dans la forêt, quand le bébé s'est mis à pleurer. Le pirate qui s'approchait de sa cachette a alors été surpris par l'envol d'un drongo, oiseau dont le cri ressemblait à celui d'un bébé... le pirate a cru que le cri venait de l'oiseau et est reparti. Depuis, tuer un drongo est 'fady' (interdit).

Zoli navion
Le plein avant de partir


C'est vers midi que nous embarquons dans le petit avion, non sans que les techniciens de l'aéroport n'aient refait le plein avec deux cubitainers de kérosène et un gros tuyau. Artisanal, mais efficace !
C'est marrant un avion quatre places : on voit bien le paysage, tellement bien qu'on prend des photos, et qu'à force de le regarder, on est vite... euh... suffisament indisposé pour ne plus fixer que la ligne d'horizon jusqu'à l'arrivée.

Une demi-heure plus tard, nous arrivons sur la petite piste d'Ankavandra, d'où nous marchons un petit quart d'heure à travers la brousse, devancés par nos porteurs, dans le plus pur style 'expédition africaine', et suivi par plein d'enfants qui nous demandent comment on s'appelle... Nous arrivons sur la rive où nous retrouvons nos collègues suédo-suisses qui attendaient leur guide (Vi) pour partir. Nous traversons et retrouvons Tsiry et nos trois 'éclaireurs' qui nous accueillent avec... un excelent punch à l'ananas, et un nourrissant sandwich à l'omelette. On mange, on se raconte notre journée, puis c'est l'heure du départ ! Mais avant, il y a le FOMBA : rien avoir avec la tonga (les amateurs de blagues auront reconnu), mais une petite cérémonie afin de s'attirer la bénédiction des dieux. Ce charmant rituel consiste pour chacun des participants à tremper les doigts dans un pot de rhum et à s'en asperger (ça doit être pour nous donner du punch pour le canoé !!!). En plus après après on sent très bon.

Plage sur la ManamboloFOMBA !
Salle à manger de base
sur les bords de la Manambolo
Le FOMBA ! Yeeeeaaahhh !
Chouette, encore du rhum !!!


Dès 15h, nous sommes en route : 2 vazahas, leurs sacs et leur piroguier par canoé, plus des canoés de 'fret' pour le matériel. Après deux heures et demi, nous formons notre premier bivouac sur un grand banc de sable. Le montage des tentes est suivi par un apéro royal : punch et cahouètes sur la pirogue retournée et bâchée qui nous sert de table. Un bon dîner de saucisses / légumes, une clémentine, deux verres de punch et au lit.

J6 - Mardi 14 août : Et les vazahas ramaient, ramaient...

Petit déjeuner
P'tit dèje au soleil levant


Petit dèje vers 6h30, départ 7h... c'est parti pour le jour le plus long !!! 2h et déjà quelques douleurs plus tard, nous faisons notre première pause. Des femmes du coin et leurs enfants viennent à notre rencontre. Nous en profitons pour d'une part leur acheter du poisson, d'autre part leur donner les gaufrettes à la fraises en rab, ainsi que... nos fabuleuses bananes séchées. On ne sait toujours pas s'il y a eu de la vie sur Mars, mais je peux vous assurer qu'il y en avait dans nos bananes ! Les petits animaux blancs qui rampaient joyeusements dans le paquet n'avaient pas l'air d'affoler nos piroguiers, mais nous avons préféré nous en défaire. Tant pis pour les protéines.

Lyne et Franckclaire et Christophe
Lyne et Franck, en pleine formeClaire et Christophe, en pleine action


Après quelques photos, nous repartons jusqu'à 11h30, heure de la pause déjeuner, d'autant plus salutaire qu'il commence à faire chaud, très chaud !!! Dans un coin d'ombre, nous nous allongeons en attendant notre pitance.

Cretinus simplex
Cretinus simplex sur sa pirogue
partant chasser des espèces protégées...
 
Et c'est même pas lui qui pagaie !!!


Nous regardons passer un autre convoi de pirogues, cette fois avec juste les piroguiers qui rament, trasbahutant quelques vazahas sans rames, mais dont l'un est équipé d'un fusil, a priori pour s'attaquer aux crocodiles, espèce en principe protégée dans le pays. Si quelqu'un le reconnaît sur la photo ci-dessous, je l'encourage à écrire au WWF et à son ambassade pour que ce monsieur aille chasser les cafards en prison, c'est tout le bien que je lui souhaite. Sincèrement.

Pour qui sont ces serpents...Femme du coin
Petit serpent des sous-boasHabitante du coin venue chercher
nos bouteilles en plastique.
Formidables ces gens,
ils recyclent tout !


Après nous être rassasiés de riz, fromage, oeufs et légumes, nous partons explorer les environs : petit serpent, jolis oiseaux (le magnifique gobe-mouche : tout blanc, l'oeil bleu et la queue longue), insectes variés...

Claire et SergeVazahas au coucher du soleil
Claire rame, Serge se réveille"C'est quand qu'on arrive ?"
"Tais-toi et rame..."


Les bras souffrent, les épaules ne sont que douleur, la sueur ruissèle sur les fronts ravinés par la morsure du soleil, le bruit lancinant des rames dans l'eau, quelle fatigue... ma coéquipière a l'air épuisée (moi ça va, je sais doser mon effort et m'appliquer avec parcimomnie ! :-) ). En arrivant, vers 17h30, nous abordons fièrement la berge (comprendre " je m'effondre lamentablement par terre ") et commençons à monter les tentes (enfin, surtout les piroguiers).

CiroDîner sur pattes
T'as vu comme elle est
grande, ma salle de bains ???
Dîner sur pattes contemplant son destin...


Manque de chance, un vent se lève (typique de la région, paraît-il) qui rend très difficile le montage des tentes et nous balance du sable plein la figure. Nous essayons malgré tout de prendre l'apéro à l'abri d'une pirogue... C'est la première fois qu'on 'sable le punch' !!! Mais rapidement, la plupart se mettent à l'abri sous leur tente et nous abandonnent avec notre verre de rhum. Mais notre patience est bientôt récompensée : les piroguiers arrivent avec des plats : du zébu et...des frites ! Tous deux excellents. Au point que nous en oublions qu'il y a encore du monde dans les tentes... Désolés ! Ce qui est fort, c'est qu'ils soient arrivés à nous faire ces délices sans un grain de sable dedans... Impressionnant. Ceci dit, malgré un verre de punch en digestif, nous ne sommes bientôt plus que quatre, puis trois, puis deux, puis plus personne.
Dix minutes après, le vent s'arrête. On avait du dire un truc qui n'a pas plu aux ancêtres !!! En tous cas, tout le monde est au lit avec 7 heures de pagaie dans les bras et 100 g de sable dans l'estomac.

J7 - Mercredi 15 août : Arrivée magistrale et...magique

Aujourd'hui est un jour férié dans pas mal de pays, mais pas pour les joyeux pagayeurs (et leur joyeuse pagaille !) qui dès 7h15 mettent à contribution leurs muscles endoloris sous le regard intrigué des gens du coin. Après la pause traditionnelle, où nous observons dans l'eau d'étranges créatures mi-scarabées mi-scorpions, les bords sont de plus en plus hauts, le parcours de plus en plus encaissé, nous entrons dans les majestueuses gorges de la Manambolo.

Derniers préparatifsPar-dessus l'étang, soudain j'ai vu, passer les vazahas...
Derniers préparatifsPar-dessus l'étang, soudain j'ai vu
passer les vazahas...


Vers 11h30, nos piroguiers nous conduisent à un petit bras de fleuve latéral où l'eau est turquoise... 6 d'entre nous ne résistent pas à l'appel de l'élément liquide et prennent un bon bain avant le déjeuner. Pendant ce temps, nous nous installons à l'ombre et subissons une attaque de mouches noires (répondant au doux nom de 'mokafous') qui ressemblent un peu à des fourmis et ont tendance à piquer !! Salade de haricots, riz et fromage, puis...avocats au sucre en dessert ! (pas fabuleux, à mon sens...).

Piscine naturelle
Un petit bain pour
se mettre en appétit !


Nous finissons par fuir les mouches et regagner nos pirogues. Nous croisons d'autres piroguiers qui remontent la rivière et ramènent les canoés au point de départ, entamant de longues conversations avec les nôtres, amplifiées par les hautes parois rocheuses, qui font caisse de résonance. Cet effet prend toute son ampleur lorsque nos piroguiers commencent à chanter : de fort belle manière, alliant solos, canons, contrechants. Lorsqu'on demande à Tsiry ce qu'is chantent, il nous dit que c'est quelque chose comme : "Nous sommes les piroguiers. Si vous ne savez pas, demandez. Nous sommes les piroguiers...". Comme d'hab, les paroles ne sont pas l'essentiel. Ainsi, nous finissons notre parcours dans une certaine euphorie, portés par les chants, fascinés par les oiseaux que nous croisons et que nos piroguiers nous font approchaer parfois à quelques mètres, et peut-être également contents de voir arriver le but : finie la pagaie !

Gorges de la ManamboloHéron noir
Nous sommes les piroguiers,
nous sommes les piroguiers...
Gorges de la ManamboloVas-y vazaha...
C'est mon meilleur profil !
Si vous ne savez pas, demandez !
Nous sommes les piroguiers...

Par contre, l'un de nos piroguiers et pris de frissons et recouvert de cloques... Comme quoi l'eau de la rivière n'est pas si pure qu'elle en a l'air !!! Quelques médicaments et au lit.

Pour nous, c'est plutôt 'à la douche' : un seul robinet pour la douche en bois, mais de l'eau fraîche au départ qui tiédit jusqu'à devenir tout à fait supportable et la source d'un bonheur simple... se sentir propre et sentir bon ! Une petite lessive, un peu de repos et c'est l'heure de l'apéro (encore l'excellent punch ananas préparé par nos piroguiers), edans une salle à manger typique 'brousse' en bois, bambous et autres, sous la lumière des lampes à gaz et le vol de quelques milliers de mouches, papillons, criquets et insectoïdes variés. Notre dîner se compose d'une entrée à l'avocat (vinaigrette cette fois, ouf !), puis nous avons le regret d'apprendre le décès de nos compagnons de voyage aux pattes palmées...qui nous sont présentés en sauce avec du riz. Une petite crêpe là-dessus, une petite demii-heure de discussion et au lit. Il est 10h, les vazahas ont sommeil.

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