EQUATEUR 2000 : Des Andes à l'Amazonie

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Miercoles, 2 de Agosto : Un petit tour pour se mettre en jambes

Thierry nous a prévenu : les choses sérieuses commencent ce matin, avec le tour du lac. Lever théoriquement à 6h30, mais beaucoup sont déjà debout, réveillés par le jour et les restes du décalage horaire. On en profite pour faire des photos de la lumière du matin sur la "laguna", ainsi que sur les sommets de l'Allée des volcans de l'autre côté. Magnifique !

Le petit matin sur l'allée des volcans...
Le soleil se lève sur la laguna

Nous commençons l'ascension sous un temps ensoleillé, s'arrêtant de temps en temps pour prendre des photos, observer la nature, ou juste...nous reposer (d'ailleurs plus souvent pour ça que pour le reste, avouons-le). Ainsi, nous découvrons l'achupalla, plante de la famille des ananas, nourriture préférée des "osos de anteojos" (ours à lunettes). Par contre, nous ne voyons pas d'orchidées : les visiteurs précédents les ont toutes cueillies. Ah, les touristes !

Nous passons la barre symbolique des 3500m d'alitude, dignement fêtée par une distribution de Crunch et de Galak, avant de repartir sur notre chemin en montagnes russes. Certains passages spongieux sont l'occasion d'un premier contact avec la boue...mais ça fait partie de la "prise de contact progressive avec la montagne".

C'est parti pour la balade
La pause photo : salutaire !

Vous reprendrez bien
une petite oreille ?
Ainsi, au bout de 4h et demi, nous regagnons notre hôtel pleins d'appétit et contents après cette magnifique balade. D'ailleurs, les "cuy" sont prêts, et ils nous sont amenés (nous sommes deux à ne pas en prendre : la barrière est un peu trop forte à franchir). Certains ont l'arrière, les autres l'avant, avec la tête et tout. Ca fait bizarre, mais il paraît que c'est très bon, comme du lapin en plus fin. Les babacos au sirop du dessert, par contre, font l'objet de moins de blocages.

Pas tout ça, mais notre véhicule est là : une camionnette découverte où nous nous entassons à l'arrière, dans le plus pur style équatorien (sauf que nous ne sommes que 7, les équatoriens montent à beaucoup plus). Crampes au postérieur garanties ! Mais c'est un excellent moyen de bien voir le paysage.

Nous arrivons ainsi à "La luna", une petite auberge sur les hauteurs d'Otavalo, où des jeunes de type grunge gèrent deux maisons de type dortoires + sanitaires, ainsi qu'une salle à manger / salle de détente. Convivialité, repas végétariens et...reggae à volonté ! Nous nous décrassons, avant de nous lancer les uns dans un tarot éffrené, les autres dans l'écriture de leurs cartes postales. Une bonne soupe, quelques pâtes, une tisane et au lit à 21h. Non mais.

Jueves, 3 de Agosto : Dans les nuages

Lever 6h30. La camionnette est en retard...mais nous en profitons pour raccourcir un peu la marche (de manière à ne pas arriver trop tard en haut). Après avoir absorbé chacun sa dose de glucose, nous commençons la montée vers les 4000m. Dur...surtout que le temps n'est pas spécialement clément : brume, froid, pluie...on arrive en haut vers 10h30, trempés...et la vue est complètement bouchée ! Alors on redescend sur un sol instable et spongieux. En cours de route, je me rends compte que ma gourde s'est ouverte dans mon sac... Le tampon d'entrée en Equateur est maintenant sur toutes les pages de mon passeport, quant à mes dollars, c'est désormais de l'argent propre.

Après un arrêt pique-nique régénérateur, nous poursuivons notre descente glissante vers la civilisation. Peu à peu, le ciel se dégage, et nous apercevons au loin la laguna San Pablo et l'impressionnante silhouette de l'Imbabura.

Vers 15h, nous atteignons la route où nous attrapons un bus dans lequel nous voyagons un peu compressés, horizontalement comme verticalement (les bus équatoriens ne sont visiblement pas conçus pour les gens de plus d'1m80 !). Un jus de fruit bien frais à Otavalo et nous regagnons "La luna". Au menu, reggae, pizza et tarot, et en prime une controverse de la plus haute importance : lorsqu'on monte en altitude, y a-t-il plus ou moins d'azote dans l'air ? La question reste entière. Les plus courageux choisissent de regarder Mars Attacks en vidéo, mais dès 21h30, tout le monde se couche. Trop fatiguant, la télé.

Viernes, 4 de Agosto : Il est où le Fuya-Fuya ?

Lever 5h30. La camionnette nous emmène de nouveau au-delà des nuages : nous partons comme hier des "lagunas de Mojande", pour un chemin cette fois plus direct, vers le sommet du Fuya-fuya (4200m), que nous atteignons vers 9h30, après moult efforts z'et z'halètements. Le temps est plus agréable qu'hier, mais la récompense en arrivant en haut se résume à une vue magnifique sur une épaisse nappe de brouillard. Qu'à cela ne tienne, nous prenons en photo la seule chose que nous avons sous la main : nous.

La descente est plus rapide : une heure plus tard, nous sommes en bas. La stratégie pour descendre rapidement des pentes raides et bosselées est similaire au ski : tourner sans cesse pour ne pas prendre trop de vitesse ! C'est marrant, mais c'est dur pour les cuisses.

Nos bagages déposés au "Samay Inn" d'Otavalo, nous partons déguster une "fritada", plat local à base de porc, de boulettes de pommes de terre frites, maïs bouilli, avocat, tomates, oignons, salade. Aussi typique que calorique !

Pour digérer, rien ne vaut une gentille balade champêtre (ce que Thierry appelle "petit décrassage" de quelques heures) entre Otavalo et la Laguna San Pablo.
Après une montée sur les hauteurs d'Otavalo sous une pluie battante, le soleil réapparaît pour nous accompagner lors d'un petit "faux-plat" à travers champs jusqu'à l' "Arbre de vie" (ou "lechero", nom venant de l'aspect lacté de sa sève), dont la sève est utilisée par les shamans indiens pour guérir notamment les verrues.

"L'Imbabura !!!!!"
Mais oui, Pascal, mais oui.
L'arbre en question est idéalement situé, sur un petit promontoir qui offre un agencement idéal pour une prise de vue avec la Laguna San Pablo et l'Imbabura en arrière plan.

Il est fait appel à notre romantisme pour détecter une particularité du paysage. Toujours cartésien, et visiblement traumatisé par les interros géographiques surprises de Thierry, Pascal voit "l'Imbabura". Bah oui, mais encore ? En fait, un coeur presque parfait se dessine sur le flanc de l'imposant volcan. Dans un pays où toute chanson a son "corazon", ce signe ne pouvait que constituer un symbole fort.

Un agriculteur local nous accompagne quelque temps, et explique que toute sa récolte de maïs a été perdue, du fait des fortes pluies, inhabituelles en cette saison. Ici, les agriculteurs ne sont pas subventionnés : une récolte perdue signifie pas d'argent qui rentre.

Nous descendons dans une petite vallée verdoyante où coule une rivière dans laquelle de nombreuses femmes font leur lessive. Nous descendons jusqu'à une jolie chute d'eau (paraît-il sacrée pour les gens du coin) et franchissons le pont suspendu pour rejoindre...une équipe de télé qui fait un reportage du genre "France 3 Régions". C'est à travers une forêt d'eucalyptus que nous rejoignons le village de Peguche, où nous assistons à une démonstration de musique traditionnelle. C'est le fils de la maison qui gère les affaires, son père étant musicien...dans le métro new-yorkais ! Par contre, les autres jeunes du pâté de maison ont une attitude quelque peu bizarre, et on sent notre musicien un peu gêné de faire son show aux "señores turistas" devant ses copains. Qu'à cela ne tienne, nous lui achetons quelques instruments et CDs.

Direction une autre maison du village, où un vieil homme muet nous montre comment on fabrique le fil de laine en partant de la laine de mouton brute. Sa roue se défait sans cesse, et il la remet, continuant sa démonstration avec persévérance et un sourire constant. Autant le vieil homme est touchant de candeur et de gentillesse, autant le reste de la famille semble beaucoup plus attiré par nos dollars et la perspective de nous vendre les produits finis. Mais bon, c'est normal, il faut bien vivre !

Un dernier arrêt dans une échoppe de ponchos, tapis et autres sacs colorés... nous repartons un peu plus chargés, atrapper le bus pour Otavalo-centre.

Un petit repas typique dans la calle "Sucre" (qui porte bien son nom, vu qu'elle est l'axe névralgique du marché aux ponchos du samedi matin). Au menu : soupe, truite, pomme au four, avant d'aller prendre une "agua aromatica" dans un petit bar et d'aller se coucher...jusqu'à 1h du mat, où tout l'étage retentit des "Télénovelas", jeux débiles et aurtes bulletins de news : le voisin a mis sa télé à fond et zappe frénétiquement. Il paraît que c'est une coutume fréquente dans les hôtels équatoriens... Ce n'est pas du goût de Florence (les portes des chambres ne ferment pas sur toute la hauteur !) qui s'énerve et va signaler son courroux au voisin surpris, qui arrête aussi sec. Quand française pas contente, elle toujours faire ainsi.

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