NAMIBIE 99 : vous reprendrez bien du désert ?

Page 3

Sommaire ] [ Page précédente ] [ Page suivante ]

Mercredi 4 août

Un petit arrêt-apfelstrüdel à Solitaire, et nous remontons vers le nord du désert du Namib, à travers des paysages désolés, où la végétation n'a plus guère sa place. Soudain, André arrête le camion au milieu de nulle-part...
Tropique
André et ses groupies
En fait, il y a un panneau "Tropique du Capricorne" ! C'est l'occasion de prendre moult photos avec le panneau, avec le groupe, du groupe sans le panneau, tout seul avec le panneau...

Puis vient l'heure du lunch : dans un bouquet d'arbres au milieu de pas grand chose, où tables et chaises semblent sortis du néant. Après une salade chou rouge/oignons/olives (miam !)/tomates/ananas... Ils aiment bien le sucré-salé dans la région ! D'ailleurs André renverse toujours un demi-pot de Chutney (sorte de confiture) dans les légumes le soir. Mais peut-être est-ce une ruse subtile pour gagner du temps en prenant plat et dessert à la fois ! Ils sont malins, les sud-africains...

Homeb River
La vallée de l'Homeb River
vue d'en haut...
Le paysages qui défilent sont variés : plaines rocailleuses, puis sablonneuses, avant d'aborder d'autres plaines aux lumineuses teintes jaune-vert, où l'on retrouve moult springboks, autruches et autres oryx, avec le haut de la "mer de dunes" au loin, sur l'horizon. Notre bivouac se trouve à la limite entre le désert rocailleux et la mer de dunes, sur le bord de la rivière Homeb. Nous évitons de planter nos tentes dans le lit de la rivière, car c'est le lieu de passage des éléphants. Ici, pas de douches, mais des WC "rustiques" constitués d'une cuvette entourée de palissades en bois.

Paysage tourmenté
Un paysage sort ses griffes...

halo
Halo, halo
Une fois le camp monté, nous partons à l'assaut de la dune qui se trouve de l'autre côté du lit de la rivière. Plus petite que celle de la veille, mais plus dure à monter car abordée "de face". Heureusement, quelques roches nous aident à parcourir les derniers mètres plus facilement. En haut, nous attend une plaine rocailleuse d'où l'on aperçoit, d'uncôté les grandes dunes abricot, de l'autre, les montagnes du désert de roche. On boit un coup, tout en observant la richesse des pierres qui jonchent le sol ici : uartz, pierres rouges, vertes, jaunes...c'est le paradis des géologues ! Comme il n'y en a pas parmi nous, nous finissons par redescendre. Il est amusant de remarquer certaines similitudes de comportement entre le sable et la neige : de mini-avalanches s'esquissent lorsqu'on marche dessus, et le vent en haut d'une dune projette des grains de sable dans l'air, donnant avec le soleil une espèce de halo comparable à ce que l'on peut observer au ski. Après avoir gravé le phénomène sur la pellicule, nous redescendons (c'est toujours aussi amusant !). C'est pas tout ça, mais l'heure du dîner approche.

En rejoignant le campement, nous retrouvons Claire et Béa qui ont poussé jusqu'à la ferme avoisinante, ont loué des chevaux et se sont laissées guider par le fermier jusqu'en haut des dunes et dans les alentours. Visiblement une belle balade !
La soirée est beaucoup moins fraîche que précédemment, ce qui -peut-être aussi avec l'isolation du bivouac- donne une soirée très agréable où chacun essaie de puiser dans son stock d'histoires drôles (le stock de certains semble inépuisable, n'est-ce pas Christophe ?). Les essais de traduction en anglais (ou vice versa) rajoutent d'ailleurs souvent du piment aux histoires les plus banales...
Et c'est le sourire aux lèvres que nous gagnons nos tentes, constatant avec plaisir que cette fois, on n'a pas l'impression de rentrer dans un sac spécial "produits congelés" !!!

Jeudi 5 août

La vache
Dur, le boeuf au
p'tit déjeuner...
Le réveil est doux : c'est en t-shirt que nous petit-déjeunons, avant de reprendre la route vers le nord du parc. Peu avant l'heure du déjeuner, nous nous arrêtons pour admirer des kokerbooms, arbres symboliques de la Namibie, extrêmement photogéniques, mais aussi d'une grande longévité (ceux que nous observons ont de deux à trois cent ans). Ces arbres étaient utilisés par certains indigènes pour faire des carquois, d'où leur nom qui signifie "arbre à carquois", c'est d'une logique implacable !
Kokerboom
Non, vraiment, rien à voir avec
le plastiquage de canidés

Nous arrivons à notre lieu de bivouac en début d'après-midi : Bloedkoppie (qui signifie en afrikaans quelque chose comme "collines de sang", sans doute à cause des couleurs ocres des montagnes avoisinantes, dues à la présence de fer, qui s'oxyde et donne sa couleur à la roche). Nous avalons notre lunch sur une table et des chaises en béton sous un immense rocher qui semble en équilibre plutôt instable... Pas rassurant, mais ce n'est pas ça qui va nous faire peur. Nous plantons néanmoins les tentes un peu plus loin, on ne sait jamais !

Kokerboom
Encore un
kokerboom
Rien de tel qu'une bonne balade pour digérer : la première dure moins d'une heure et consiste en une recherche de scorpions dans les rochers avoisinants. Malgré la persévérance d'André qui soulève moult pierres et rocailles, nous n'en voyons pas la queue d'un... C'est l'hiver et ils restent cachés.

Poison
Après le carquois, voilà de quoi
mettre sur les flèches
Le soleil tape ! C'est pourquoi nous ne sommes plus que six pour la seconde balade, qui consiste à contourner la barrière rocheuse à côtéduquel se situe notre bivouac, pour aller voir les kokerbooms qui setrouvent au milieu de la plaine, de l'autre côté. Au passage, nous observons une plante typique que seuls les rhinocéros apprécient. Et pour cause : Elodie nous fait la démonstration en incisant une branche, ce qui fait couler une sève blanche qui ressemble à du lait...poison violent qui était utilisé pour faire des flèches empoisonnées.

Une fois les kokerbooms photographiés et nos gosiers hydratés, nous repartons en décidant cette fois d'escalader la barrière rocheuse au lieu de la contourner. Le crapahutage ne s'avère pas toujours simple et tient presque de la varappe par endroits ! Par contre, arrivés en haut, quel paysage ! La platitude du désert prend toute sa dimension vue d'en haut.
Le sol est jonché de minéraux detoutes sortes, mais le plus courant est la roche feuilletée d'autant plus friable qu'elle est rouge (donc rouillée !), ce qui rend la descente parfois périlleuse.

A peine descendus, nous remontons vers des sortes de grottes situées au-dessus de notre campement, afin d'observer le coucher de soleil. Pas je ne sais quel effet optique, celui-ci prend des formes variées : après s'être dédoublé, il devient cônique, puis carré, avant de prendre la forme d'un chapeau pointu, puis finalement de disparaître, nous signalant qu'il est grand temps d'aller dîner. Ca tombe bien, la balade a été rude et j'en ai plein les pattes.

Ce site est encore une fois l'occasion d'une soirée bien agréable. La polenta qu'André prépare avec le manche de la cuillère tient au corps, mais qu'à cela ne tienne: il reste de cet excell...euh...il reste un fond de carton de vin rouge sud-africain que nous trainons depuis plusieurs jours et qui commence sérieusement à devenir acide. Demain, nous referons les provisions à Swakopmund.

Sommaire ] [ Page précédente ] [ Page suivante ]