NAMIBIE 99 : vous reprendrez bien du désert ?
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Lundi 2 août
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Refusée, la pastille verte ! |
Après une nuit ventue et réfrigérée à souhait, nous déjeunons autour du feu de quelques toasts et d'une boisson chaude avant de remballer le matériel. A 8h précises, André démarre le camion, projetant sur les malheureux campeurs d'à côté des nuages gris foncés dignes d'un pic de pollution niveau 5. Même dans le désert, dur d'avoir de l'air pur !
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En deux mots : c'est beau... |
Quelques kilomètres de piste (bâches fermée, on a déjà eu assez froid comme ça, merci), nous quittons le massif du Gamsberg et amorçons notre descente vers la plaine. Arrêt photo pour abserver l'étendue rocailleuse et aride aux couleurs multiples, accentuées par les effets de cache-cache entre soleil et nuages. Magnifique.
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Solitaire : capitale de la tarte aux pommes |
Première étape : Solitaire. Comme le nom l'indique, c'est au milieu de rien du tout. Boissons fraîches, barres chocolatées, essence, toilettes, et...le meilleur apfelstrüdel que j'aie jamais mangé ! Tout le monde se jette sur sa part de cet excellent gâteau tiède aux pommes recouvert de pâte et de sucre. On apprend aussi qu'il neige au Cap (bon, d'accord, c'est pas juste à côté, mais ça nus rassure un peu : le fond de l'air est frais partout).
Nous évoluons dans un décor de plaines jaunes/vertes (toujours à cause des petites herbes) entouré de montagnes aux nuances rouges et jaunes. Quelques springboks et oryx paissent au loin. On s'endormirait presque ! Nous arrivons à Sesriem, sorte de "Camp de base" pour la région des dunes. Il y a d'ailleurs du sable partout. De petits scarabées noirs se baladent à droite à gauche, alors que nous montons les tentes sous un soleil rayonnant, signe d'un climat plus clément que la veille, ce qui ne dérangera personne !!!
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Toi aussi, c'est...
c'est ta première dune ? |
Une fois le lunch avalé, nous partons pour une balade. La dune la plus proche est à 1h de marche, à travers un désert de sable et de petites herbes. Quelques grands arbres marquent le début de la dune, fournissant un premier plan idéal pour les photos.
La rupture entre la dune et le désert est très nette : il n'y a rien, et puis d'un seul coup, la dune commence... A peine quelques grains de sable à côté, c'est surprenant !
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Un peu de sable, un peu de vent |
Grimper dans le sable est un sport difficile. Un pas en avant, un demi-pas en arrière, on a l'impression de ne pas avancer. De plus, si suivre une ligne de crète est certainement la méthode la plus rapide pour parvenir au sommet, l'équilibre n'est pas toujours facile à maintenir !
Quoiqu'il en soit, s'il est un adjectif qui vienne à l'esprit de l'humain qui se balade ainsi dans les dunes, c'est quelque chose comme "superbe", "magnifique". Le photographe pensera "photogénique", et l'aveugle "dommage". Reliefs et tonalités abricots s'accentuent au fur et à mesure que la lumière se fait rasante. Au retour, certains font le détour pour aller observer un troupeau d'oryx. L'oryx est un animal superbe. Sorte de gazelle trapue (il pèse bien ses 150 à 200 kg, le bestiau !) à la robe noire, blanche et marron, ses deux longues cornes légèrement courbées, c'est le symbole de la Namibie (sur le blason du pays, ce sont deux oryx qui tiennent le bouclier). Encore quelques photos au soleil couchant, et c'est l'heure de la douche. Au menu du soir : soupe, spaghetti bolognaise, une p'tite infusion et au lit...demain, on se lève tôt.
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Quand il y a un arbre, on le remarque ! | Bon, ok, ils sont pas franchement
verdoyants, mais bon... |
Mardi 3 août
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Mais qu'en pensent les oryx ?
"Eh, t'as vu Joe ? Ils ont que du 200mm !"
"Ah les nazes ! T'as raison, Jim, on aurait
mieux fait de rester couchés." |
Lever 4h45 (un poil difficile...). Petit déjeuner expédié, nous fonçons sur les pistes sablonneuses qui mènent à Sossusvlei. Il faut démarrer tôt pour escalader les dunes avant qu'il ne fasse trop chaud, ainsi que pour assister au lever du soleil. La piste est délicate : nous sommes secoués comme des pruniers, au point qu'à moment donné, quelques fruits tombent... Valérie et Claire, qui étaient à l'arrière du camion, se retouvent propulsées sur le plafond, puis en avant. Nous nous arrêtons pour constater les dégats... Quelques gouttes de sang pour Valérie, qui a laissé une jolie trace de tête dans la petite moustiquaire du hublot au plafond. Nous en profitons pour photographier le soleil qui se lèvre sur les dunes, tout en rouges et rosés, sous le regard curieux des oryx.
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C'est pas une p'tite dune de rien du tout
qui va nous faire peur ! |
Nous achevons les 70 km qui séparent Sesriem du site de Sossusvlei, où se trouvent les plus hautes dunes de sable au monde. D'ailleurs, André et Elodie décident de s'attaquer à la plus haute. Pour le fun, et parce qu'elle est moins fréquentée que celle qui s'appelle "Sossusvlei", arc de cercle quasi-parfait mais culminant moins haut.
Petite parenthèse culturelle (profitons-en, pas évident de cultiver quelque chose en plein désert !) : les dunes ont des noms qui finissent en "vlei", terme afrikaans pour désigner l'étendue que la dune entoure (le terme se rapproche de "valley", ou "vallée" en français). La dune que nous escaladons porte donc le nom de l'étendue blanche de terre séchée qu'elle entoure : Dead Vlei. "La dune de la vallée de la mort". A moins que je me trompe (ce qui est loin d'être impossible) et qu'elle ne s'appelle "Dune des touristes qui montent et qui descendent" ou "Dune 72B2533A". Mais pour des raison d'intérêt du récit et de romantisme de l'exploit, on va dire que j'ai raison.
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Désert du matin, photos tout plein |
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Le sommet (arf...arf...), enfin...(arf)
Finalement (arf...arf...) c'était facile (arf...)
mais (arf...) j'vais quand même (aarf...)
m'asseoir un peu... (aaaaaaaaarf...) |
En tous cas, pour arriver en haut, c'est la montée de la mort ! Ca commence doucement, puis à mi-parcours, André nous signale que c'était de la rigolade...les choses sérieuses commencent seulement. Effectivement, la montée devient plus raide, les pentes plus abruptes de chaque côté de la ligne de crète... Peu avant le sommet, un passage délicat oblige à utiliser les mains. Ouf, on est arrivés... Deux heures d'efforts pour près de 400m de dénivelé... Mais quel paysage ! Quelques minutes pour reprendre son souffle, quelques photos de groupe, et on passe à la partie la plus jouissive de la montée : la descente.
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Géééénial !!! | Franchement, quel gamin... |
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Un sol craquelé de boue et de sel |
Deux heures pour monter, trente secondes pour descendre. A toute vitesse, nous courons à pas de géant vers le bas de la dune, faisant quelques bonds pour produire les "sand drums", bruits sourds produits par le sable tassé par le choc. Arrivés en bas, le premier réflexe est de créer une nouvelle dune en retirant le sable accumulé dans nos chaussures, puis de nettoyer nos appareils, qui vont être mis à contribution lors de la traversée du "Dead vlei", qui étend son manteau blanc le long de la dune que nous venons d'escalader.
Le "Dead vlei" est un lieu magique, qu'on croirait tout droit sorti de l'imagination d'un Dali ou de l'album-photo d'un martien. Entouré de dunes de couleur abricot, c'est une étendue blanche de boue craquelée où trônent quelques arbres désséchés, fournissant aux photographes autant de premiers plans fabuleux. Les deux photos typiques sont : un arbre devant une dune sans le ciel (le contraste est saisissant entre l'orange de la dune et le blanc du sol, ainsi que l'impression d'immensité de la dune qui fait "toile de fond"), ou enore un arbre devant une dune avec le ciel (ok, ça n'a pas l'air tellement différent de la précédente, mais ça l'est : blanc du sol, orange de la dune et bleu du ciel donnent une impression de tranche napolitaine transgénique).
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Notre modèle préféré :
"arbre avec dune" | Très prisé également, plus aérien :
"arbre avec dune et ciel" |
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Dune 45 : peut-être
la 45ème merveille du monde |
Une demi-heure et deux pellicules plus tard, nous voilà repartis vers le camion où le choix nous est donné entre "poussière et bleus sur letoit" et "dodo à l'intérieur". Faites votre choix, camarades !
Un petit arrêt près d'une dune plutôt fréquentée, puis nous roulons jusqu'à la "Dune 45", dont le nom au charme autoroutier est simplement dû au fait qu'elle est à 45km de Sesriem. Ceci dit, des effets d'ombre nous permettent d'observer des contrastes de couleurs sidérants. C'est donc sidérés et rassasiés par le déjeuner que nous nous mettons en route pour le canyon de Sesriem, que nous allons parcourir à pied pour revenir au camp.
Bon, ok, c'est un canyon. Sans plus. De plus, il n'est pas très long : nous nous retrouvons bientôt à marcher en plein soleil, parmi les pierres, alors que personne n'a pensé à prendre vraiment suffisamment d'eau. Le retour est long. Mais quel bonheur d'arriver au camp et de pouvoir se jeter sous une douche (pas trop chaude, cette fois !), avant de se prélasser au soleil, après une journée sportive.
D'ailleurs le sport, c'est bien joli, mais n'oublions pas de réhydrater l'organisme. Le bar ouvre à 17h...à 17h01, la moitié de l'effectif est attablé devant une bière fraîche, discutant de tout, mais surtout de rien, profitant de ces instants de réconfort. Seul un coucher de soleil fabuleux arrachera certains d'entre nous à leur verre. Et puis de toute façon, c'est l'heure du repas. Ce soir, steack de boeuf et haricots. Même quand on n'est pasun fan de viande, force est de reconnaître qu'André la cuisine à la perfection. Jamais brûlée, toujours tendre et cuite comme il faut, il nous donne le choix entre "rare", "medium" et "well done" comme dans le meilleur restaurant...et y arrive sans problème ! Quel talent...
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