NAMIBIE 99 : vous reprendrez bien du désert ?

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Vendredi 30 juillet 1999

Roissy, 16h55. Le frond humide et le dos courbé par le transport du sac à dos dans Métro et RER, un seul objectif : la porte 56. Nous y retrouvons un agent UCPA qui nous fournit les papiers nécessaires et prenons contact les uns avec les autres. Tout le monde a l'air sympa. De plus, il n'y a pas de gros groupes de personnes qui se connaissent déjà, c'est également une bonne chose pour la cohésion du groupe.

Samedi 31 juillet

Après Francfort, c'est le long vol vers Windhoek, via Hararé. Les films ont l'air intéressants, mais ils n'en passent qu'un, au moment où tout le monde est vaseux, à peine tiré de sa torpeur par un petit déjeuner qui tombe comme un cheveu sur la soupe alors qu'on commençait peine à dormir correctement.

Après l'étape à Hararé, nous survolons les "Victoria Falls", dont le pilote nous permet d'avoir un aperçu sympathique en en faisant le tour. J'ai cru un moment qu'il allait nous proposer un rase-motte pour voir les éléphants et un ou deux loopings, mais finalement, nous arrivons à Windhoek à l'heure, vers midi.

L'aéroport international de Windhoek (prononcer "WINDOUK") est tout neuf et tout petit. Nous y sommes accueillis par Elodie, notre accompagnatrice, et André, notre chauffeur. Elodie est autant fluette qu'André est solide, sans doute une question de complémentarité.

Le véhicule qui nous accompagnera pendant notre périple est pour le moins singulier : sorte de gros camion aménagé, il a l'air paré pour l'aventure ! Les routes goudronnées ne sont visiblement pas son fort : il n'y dépasse pas le 90. Sur le chemin, beaucoup de noms évocateurs d'un passé germanique, comme par exemple la rivière Bismarck. Autre trait caractéristique : les barbelés, qui longent la route. Protection des animaux ou reste de l'influence sud-africaine ? A moins que certains membres du gouvernement n'aient des parts dans une fabrique de barbelés.

Buildings à Windhoek
Windhoek : entre Bavière et béton
Nous arrivons à la "pension Eros", où de charmants bungalows sont entourés de murailles pourvues de barbelés, comme un peu tout par ici.
Après une douche et une boisson, nous partons à la découverte de Windhoek : grande ville plutôt petite, aux couleurs pastels et à l'architecture partagée entre l'ultra-moderne des centres commerciaux et le côté "pastel" de certains bâtiments, qui donnent à l'ensemble un air surnaturel. D'autant que cet après-midi-là, il y avait également un match de foot important : Namibie/Afrique du Sud... Le combat des frères ennemis. Conséquence : les rues étaient désertes.

Eglise à Windhoek
L'église sous les palmiers
Après une première reconnaissance et un pillage en règle des stocks de cartes postales, nous nous installons à la terasse de ce qui nous semble être le plus sympathique restaurant du coin. Au menu : spécialités germaniques (wienerschnitzel, waldschnitzel, n'importequoischnitzel...), ou le plat du jour "game chop", qui n'est autre qu'une côte de springbok. Richard est le premier à tenter la chose : en fait, c'est plutôt bon.

Petite visite au principal musée de la ville, puis nous réquisitionnons trois taxis pour ramener la troupe à la pension Eros. Sourires et cris de satisfaction nous apprennent que la Namibie a battu l'Afrique du Sud 3-1. Le même score que la France contre cete même Afrique du Sud lors de la coupe du monde. La Namibie, prochain champion du monde ?...

Une petite sieste plus tard, nous admirons brièvement la Croix du Sud avant de remonter dans notre camion pour aller au restaurant. Ô suprise, c'est le même restaurant qu'à midi...mais cette fois à l'intérieur, avec menu typique et tout et tout. Certains optent pour le steack de zèbre, le carpaccio d'oryx, ou encore le kebab d'autruche, mais nous sommes plusieurs à choisir le koudou strogonoff ! Très bon. Une petite milktartte en dessert (délicieux flan sans oeufs à la cannelle), un dernier verre de vin rouge sud-africain (tout en tanins) et au lit.

Dimanche 1er août

Une douche chaude, un buffet copieux en guise de petit déjeuner, nous voilà sur les pistes, direction : le sud. Notre véhicule fonce à traver un paysage mi-savane, mi-désert, fait de roches et de petites herbes jaunes (presque verte). Nous croisons notre premier troupeau d'autruches : première d'une longue série de rencontres avec la faune du désert.

Nous avons ouvert les bâches qui font office de fenêtres : ça permet de voir le paysage, mais ça a pour effet de nous transformer en glaçons, poussiéreux qui plus est. C'est donc non sans un certain soulagement que nous entrons dans le "Namib Grens Rest Camp", où nous entamons un cérémonial qui sera notre lot quotidien par la suite...
- Décharger le camion (descendre à la main ce qui est fragile, balancer tout le reste par terre en évitant les gens autant que possible)
- Monter les tentes (très rapide, car sous leur aspect "armée de terre/vous avez signé, c'est pour en baver", elles se sont avérées très pratiques)
- S'installer
- Manger. Le lunch namibien typique semble constitué de pain, de tranche de fromage local (Edam,Gouda...), de charcuterie namibienne (salami, ou "polony", sorte de saucisson de viandes reconstituées...) ainsi que d'une salade dont la caractéristiue principale est de toujours avoir au moins un ingrédient que celui qui mange n'aime pas, et toujours unqu'il adore. D'où tractations pour viter le thon, échanger le chou rouge ou récupérer les olives...

Fin d'après-midi sur le Gamsberg
Un joli premier plan
Bon, c'est pas tout ça, mais il est temps d'aller se balader. Le paysage est sec et rocailleux, peuplé d'arbustes rabougris et d'herbes qui piquent et qui rentrent dans les chaussures. Et toujours de fils de fer !
Premier incident : Catherine n'a pas l'air bien et rentre au camp, avec Elodie et Joanne. Sans aucune consigne, nous attendons un quart d'heure, puis partons vers la barrière rocheuse faire un peu d'escalade, sous la lumière du soleil couchant. Le paysage prend des allures fort sympathiques et les appareils photos commencent à émettre force cliquetis et bruits de moteurs.
Chèvres
Meeeeh oui !

En revenant au camp, nous croisons un berger et son troupeau de chèvres. Pas farouches les bestiaux ! Il y en a une qui s'approche de moi... Indécis sur ses objectifs : des caresses ou mon appareil photo, je lui tapote le flanc et je m'éloigne prudemment.


Ils l'avaient dit, dans le papier vert, que les soirées étaient fraîches... Eh bien ils avaient raison ! Le feu qu'André a allumé pour préparer le dîner est bientôt entouré de silhouettes recroquevillées et grelottantes... Heureusement que les douches étaient chaudes ! (et équipées de petits tapis de bain dignes des meilleures pensions bavaroises)
Heureusement, le repas qu'André nous a concocté est excellentissime (ou alors, on avait vraiment très faim !!!). Pourtant, le challenge était de taille : un gigot de springbok encore congelé à faire cuire au feu de bois. Dubitatif au départ, André se lance dansune série d'opérations minutieuses : épices, huile (beaucoup), sel...et des braises sur le couvercle de la marmite ! Résultat : une viande tendre et grillée à point. Délicieux. Certainement la meilleure viande du séjour (dommage pour Catherine qui, malade, ne pourra y goûter).
Nous nous rapprochons autant que possible du feu sans jouer à Jeanne d'Arc, mais il fait froid, vraiment froid. Alors nous allons nous coucher, dans nos duvets glacés. Brrrr...

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